Après sa rupture avec la Russie, l'avionneur sort un nouveau modèle.
Fruit d'un partenariat avec l'Arabie saoudite,
l'An-132 a été dévoilé en grande pompe, la semaine dernière, à Kiev. - Photo Zuma/Réa
Après une année 2016 en mode survie, 2017 s'annonce décisive pour Antonov.
L'avionneur ukrainien va devoir démontrer sa capacité à démarrer une nouvelle
vie, après avoir rompu les derniers liens qui l'unissait à l'industrie
aéronautique russe depuis sa création en 1946.
Symbole de sa détermination, Antonov a dévoilé en grande pompe, la semaine
dernière à Kiev, le premier exemplaire d'un nouveau modèle d'avion de transport
militaire, l'An-132, moins de deux ans après le lancement du programme. Un
appareil à hélices moderne, capable d'atterrir sur tout type de pistes et de
transporter 75 passagers. C'est également le premier Antonov à ne
comporter aucun composant russe. Développé en partenariat avec l'Arabie
saoudite, le dernier-né d'Antonov dispose en effet de moteurs canadiens Pratt
& Whitney, dotés d'hélices britanniques Dowty, d'une avionique américaine
fournie par Honeywell et de différents équipements d'origine française, comme
le système d'air conditionné, produit par Liebherr et le système d'oxygène, fourni
par Zodiac.
900 appareils sur
vingt ans
Selon le président ukrainien, Petro Poroshenko, Antonov pourrait vendre 260
de ces appareils d'ici à 2035, la première livraison à son partenaire saoudien
KACST étant prévue dès 2017. Une estimation apparemment basée sur le nombre
d'An-32 produit entre 1983 et 1998, et dont l'An-132 se veut le
successeur. Dans sa communication officielle, Antonov évoque pour sa part un
marché mondial potentiel de 900 appareils sur vingt ans. Ce qui peut paraître
très optimiste.
Toutefois, l'avenir d'Antonov ne repose pas uniquement sur ce nouveau
modèle. L'avionneur ukrainien compte également sur l'An-178, un autre avion de
transport militaire biréacteur, comparable à l'Embraer KC-390, capable
d'emporter une centaine de passagers ou 16 tonnes de fret. Lancé en 2010, il a
miraculeusement survécu à la fin de la coentreprise avec la Russie, grâce, là
encore, à l'appui de l'Arabie saoudite, qui en a précommandé 30 exemplaires et
de l'Azerbaïdjan, qui en a pris 10. L'appareil effectue actuellement ses vols
de certification et les premières livraisons sont prévues mi-2018.
Cependant, les deux cartes maîtresses d'Antonov restent encore ses
avions-cargo géants, hérités de l'ère soviétique, qui sont aussi ses
principales sources de devises. A savoir les 7 An-124, véritables bêtes de
somme tous-terrains, régulièrement affrétés par une dizaine d'armées
occidentales, dont l'Armée française, et le seul et unique An-225, le plus
grand avion du monde, conçu pour transporter la navette spatiale russe.
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