Saturday, January 7, 2017

L'ukrainien Antonov veut réussir sa renaissance en 2017


Après sa rupture avec la Russie, l'avionneur sort un nouveau modèle.
Fruit d'un partenariat avec l'Arabie saoudite, l'An-132 a été dévoilé en grande pompe, la semaine dernière, à Kiev. - Photo Zuma/Réa


Après une année 2016 en mode survie, 2017 s'annonce décisive pour Antonov. L'avionneur ukrainien va devoir démontrer sa capacité à démarrer une nouvelle vie, après avoir rompu les derniers liens qui l'unissait à l'industrie aéronautique russe depuis sa création en 1946.


Symbole de sa détermination, Antonov a dévoilé en grande pompe, la semaine dernière à Kiev, le premier exemplaire d'un nouveau modèle d'avion de transport militaire, l'An-132, moins de deux ans après le lancement du programme. Un appareil à hélices moderne, capable d'atterrir sur tout type de pistes et de transporter 75 passagers. C'est également le premier Antonov à ne comporter aucun composant russe. Développé en partenariat avec l'Arabie saoudite, le dernier-né d'Antonov dispose en effet de moteurs canadiens Pratt & Whitney, dotés d'hélices britanniques Dowty, d'une avionique américaine fournie par Honeywell et de différents équipements d'origine française, comme le système d'air conditionné, produit par Liebherr et le système d'oxygène, fourni par Zodiac.
900 appareils sur vingt ans
Selon le président ukrainien, Petro Poroshenko, Antonov pourrait vendre 260 de ces appareils d'ici à 2035, la première livraison à son partenaire saoudien KACST étant prévue dès 2017. Une estimation apparemment basée sur le nombre d'An-32 produit entre 1983 et 1998, et dont l'An-132 se veut le successeur. Dans sa communication officielle, Antonov évoque pour sa part un marché mondial potentiel de 900 appareils sur vingt ans. Ce qui peut paraître très optimiste.

Toutefois, l'avenir d'Antonov ne repose pas uniquement sur ce nouveau modèle. L'avionneur ukrainien compte également sur l'An-178, un autre avion de transport militaire biréacteur, comparable à l'Embraer KC-390, capable d'emporter une centaine de passagers ou 16 tonnes de fret. Lancé en 2010, il a miraculeusement survécu à la fin de la coentreprise avec la Russie, grâce, là encore, à l'appui de l'Arabie saoudite, qui en a précommandé 30 exemplaires et de l'Azerbaïdjan, qui en a pris 10. L'appareil effectue actuellement ses vols de certification et les premières livraisons sont prévues mi-2018.

Cependant, les deux cartes maîtresses d'Antonov restent encore ses avions-cargo géants, hérités de l'ère soviétique, qui sont aussi ses principales sources de devises. A savoir les 7 An-124, véritables bêtes de somme tous-terrains, régulièrement affrétés par une dizaine d'armées occidentales, dont l'Armée française, et le seul et unique An-225, le plus grand avion du monde, conçu pour transporter la navette spatiale russe.


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