Le président ukrainien Petro Porochenko, entré en fonction au printemps
2014, a accordé, vendredi 5 juin un entretien conjoint au Monde, au New York Times et
au journal japonais Nikkei, à la veille du G7 et alors que dans
l’est du pays, le cessez-le-feu entre forces gouvernementales et rebelles
prorusses paraît chaque jour plus théorique.
Le 3 juin, les rebelles du Donbass ont lancé une attaque importante
contre le village de Marinka. Considérez-vous que les accords de Minsk, signés
en février, tiennent toujours ?
Personne ne peut faire semblant de croire que cette attaque est le fait
de « groupes incontrôlés ». Entre 500 et 1 000 hommes y ont
participé, appuyés par de l’artillerie lourde, des tanks, des lance-roquettes.
La situation dans les territoires occupés est entièrement sous le contrôle des
troupes russes, et si le cessez-le-feu est violé, c’est entièrement de la
responsabilité de la partie russe.
Ces accords ont une vertu : depuis la mi-février, il n’y a pas eu
d’offensive majeure. Mais il n’y a pas non plus de cessez-le-feu. Malgré cela,
nous n’avons pas le choix : ces accords constituent notre seule solution.
La partie politique de ce processus est essentielle : seules des élections
démocratiques et libres peuvent permettre d’entendre la voix des habitants du
Donbass.
Certains de vos soutiens occidentaux vous reprochent de ne pas
totalement jouer le jeu de ce processus politique. La loi sur le « statut
spécial » du Donbass adoptée par le Parlement ukrainien conditionne...
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