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Mis à jour le | Par Yves-Michel Riols (Elmau (Allemagne), envoyé spécial) et Frédéric Lemaître (Elmau (Allemagne), envoyé spécial)
Le président russe, Vladimir Poutine, n’est pas
présent au sommet du G7 mais c’est bien lui qui va dominer l’ordre du jour. Dès
l’ouverture de cette rencontre, dimanche 7 juin, en Allemagne, le
président américain, Barack Obama, a ouvertement dénoncé «l’agression
russe en Ukraine», lors d’une visite dans le village de Krün, en
Bavière, en compagnie de la chancelière, Angela Merkel.
Au pied des Alpes, dans un décor de carte
postale, M. Obama a clairement fait comprendre que l’aggravation de la
situation en Ukraine, où les séparatistes prorusses ont repris les combats dans
la région de Donetsk, serait l’une des questions prioritaires abordées au G7,
dont la Russie a été exclue l’année dernière après l’annexion de la province
ukrainienne de Crimée, en mars 2014.
Les pays du G7 (Etats-Unis, Royaume-Uni, France,
Canada, Italie, Japon et Allemagne) ont visiblement coordonné leur message de
soutien à l’Ukraine pour afficher un front uni face à Moscou. Avant d’arriver
en Bavière, les premiers ministres japonais et canadien ont fait escale,
samedi, à Kiev pour s’entretenir avec le président ukrainien Petro Porochenko.
Peu de temps après l’intervention de Barack
Obama, dimanche en fin de matinée, les Européens ont pris le relais. Lors d’une
conférence de presse commune, au château d’Elmau, où se déroule pendant deux
jours le sommet du G7, les présidents de la Commission européenne, le
Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, et du Conseil européen, le Polonais Donald
Tusk, se sont montrés très fermes vis-à-vis du Kremlin. Evoquant les valeurs
qui unissent les pays du G7, M. Tusk a souligné que la Russie ne serait
pas réintégrée au sein de ce club des grands pays industrialisés, « tant
qu’elle se comporte de façon agressive vis-à-vis de l’Ukraine et d’autres
pays ».
M. Tusk a qualifié la récente reprise des
combats dans l’est de l’Ukraine de la « plus grave
violation » du cessez-le-feu depuis la signature des accords de
Minsk, en février. « Si quelqu’un veut commencer un débat sur le
régime des sanctions [contre la Russie], il ne peut être question que d’un
durcissement », a d’emblée souligné Donald Tusk, alors que l’Union
européenne doit se prononcer d’ici à quelques semaines sur la prolongation des
sanctions adoptées contre Moscou.
Le débat sur la Grèce : « politique et moral »
Autre sujet abordé d’entrée : la Grèce. Avant
même le début officiel des discussions, Jean-Claude Juncker s’est montré très
sévère à l’égard du premier ministre grec, Alexis Tsipras. Une attitude qui
marque un net durcissement : jusqu’à présent, Jean-Claude Juncker était
même perçu comme trop conciliant avec Alexis Tsipras par certains Européens,
notamment des conservateurs allemands. Mercredi 3 juin, Jean-Claude
Juncker a présenté à Alexis Tsipras un plan élaboré par les créanciers
d’Athènes mais, de retour en Grèce, le premier ministre grec a vivement critiqué
ce plan, ce qui a poussé samedi Jean-Claude Juncker à ne pas le prendre au
téléphone. A Elmau, Jean-Claude Juncker a déclaré : «Tsipras a dit que c’était une offre définitive, il sait que
c’est faux. Il a dit que c’est mon projet, il sait que c’est faux.»
M. Juncker dit avoir également abordé le sujet de
la question délicate de la réforme des retraites en Grèce : «Je lui ai donné des
informations dont il n’a pas fait état devant le Parlement grec.» Il
a confirmé qu’Alexis Tsipras devrait à nouveau rencontrer les responsables
européens, notamment Angela Merkel et François Hollande, en marge du sommet « UE-Caraïbes » qui
se tient mercredi 10 juin à Bruxelles.
De son côté, Donald Tusk, président du Conseil
européen, a déclaré qu’il fallait cesser de considérer que les débiteurs
avaient par principe un comportement «moral» et
que les créanciers étaient «immoraux». Le
débat sur la Grèce «n’est pas que financier. Il est aussi
politique et moral», a-t-il dit.
Bien que ni la Grèce ni l’Ukraine ne soient
officiellement à l’ordre du jour du sommet, les dirigeants du G7 devraient
évoquer ces sujets lors de leur tour d’horizon de l’actualité économique et
politique ce dimanche.
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