Le Vatican a confirmé jeudi la deuxième visite du président russe en
moins de deux ans. Elle aura lieu le 10 juin prochain.
Vladimir Poutine va rencontrer le 10 juin le pape François pour la seconde
fois en moins de deux ans. Le président russe profite de sa visite à
l'exposition universelle de Milan pour faire un crochet par Rome, venir saluer
le président italien, Sergio Mattarella et surtout se rendre au Vatican. Il
aurait pu ne pas solliciter d'audience papale puisqu' il a déjà vu François,
le 25 novembre 2013.
Il est clair que le dossier ukrainien sur lequel la Russie est isolée, sera
au centre des conversations. Le président Poutine apprécierait-il l'attitude du
Pape qui a condamné la violence en Ukraine tout en ménageant relativement
Moscou?
Le Saint-Siège espère toujours en effet une réconciliation entre les
Ukrainiens. Il pousse les catholiques uniates de liturgie «orthodoxe» mais
rattachés à Rome - plutôt déçus d'ailleurs par cette politique du Pape - à
tendre la main aux orthodoxes, eux-mêmes divisés en pro et contre-russe.
Le Moyen-Orient et la Syrie au menu
Au-delà de ce dossier complexe, la diplomatie du Vatican sait aussi devoir
compter avec la Russie pour apporter un pierre à la résolution de la crise du
Moyen-Orient et de la Syrie en particulier. Le pape François - ce fut l'un de
ses premiers grands actes diplomatiques - n'a-t-il pas écrit en
septembre 2013 au président Poutine, alors président du G20, pour demander son
implication pour une résolution diplomatique de la crise syrienne? La Russie fut sensible à cet égard du Pape. Elle a toujours surveillé de
près cette région pour ses intérêts stratégiques mais également en vertu d'une
tradition de protection des lieux saints orthodoxes chrétiens.
Les deux hommes enfin, savent que tout rapprochement œcuménique entre
l'Eglise catholique et l'Eglise orthodoxe russe passera par de bonnes relations
entre le Vatican et le Kremlin même si cela doit demander encore des années. A
la clé de cette longue course de patience, il y a un voyage du Pape à Moscou!
Le projet fait toujours rêver au Saint-Siège même si la priorité actuelle du
Pape demeure la Chine et Pékin.
En attendant, ce rendez-vous illustre la nouvelle donne de la diplomatie du
Vatican: elle a retrouvé une crédibilité inédite grâce à la personnalité du
pape François. Son implication personnelle dans les dossiers et auprès des
chefs d'Etat - qu'il aborde de façon très directe, sans protocole comme il l'a
montré entre Israéliens et Palestiniens ou entre Américains et Cubains - peut
stimuler des rapprochements inattendus et faire tomber des murs réputés
immuables. C'est sans doute l'un des hauts potentiels de «la culture de la
rencontre» qui anime le pape François.
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